Actualités 25 août 2025

Le sport comme levier d’inclusion, la vision de Dieudonné Moukoué, le CEO de Fiters

Dans un monde professionnel en quête de sens et de bien-être, Dieudonné Moukoué, fondateur de Fiters, propose une vision audacieuse : faire du sport un outil d’inclusion, de santé et de performance collective. À travers cet entretien, il revient sur son parcours personnel, les enjeux du sport-santé en entreprise, le rôle stratégique des assureurs, et les leviers pour transformer durablement les habitudes en France. Une approche humaine, pragmatique et résolument tournée vers l’impact.

Fiters Photo
  1. D’où est venu votre volonté de créer une entreprise dans la santé et le sport, et pourquoi est-ce un sujet important selon vous ? 

La vérité, c’est que le sport a toujours été là dans ma vie. Pas comme une performance à atteindre, mais comme un outil. Un outil pour tenir, pour me recadrer, pour encaisser, pour rebondir. Quand tu grandis dans un environnement où la pression est constante, familiale, sociale, économique, tu as besoin d’un point d’ancrage. Moi, ça a été ça. Et puis en avançant, j’ai vu à quel point beaucoup n’avaient pas ce point de repère. Par manque de temps, de confiance, d’accès. Le sport est là, mais reste trop souvent inaccessible. Alors avec Fiters, j’ai voulu inverser la logique : ce n’est plus aux gens de s’adapter au sport, c’est au sport de s’adapter à leur réalité. Celle du travail, des horaires, des enfants, de la fatigue, du manque de moyens. On parle beaucoup d’inclusion. Le sport est un levier d’inclusion énorme. Mais à condition de le rendre activable pour tous. 

  1. Quels sont les bénéfices de Fiters pour une entreprise, un coach ou un partenaire ?  

Quand on parle sport-santé en entreprise, on pense souvent bien-être… rarement stratégie. Et pourtant, les chiffres sont sans appel : selon l’Assurance Maladie, un salarié absent coûte entre 3 500 et 4 000 € par an. D’après Goodwill Management et le CNOSF, 1 € investi dans l’activité physique rapporte 2,27 € en jours d’absence évités, en énergie retrouvée, en engagement retrouvé. C’est exactement là que Fiters agit. On ne vend pas une prestation de confort. On installe une routine. Une dynamique activable, durable, traçable, qui redonne du souffle au collectif et structure une vraie politique santé au travail. 

Pour l’entreprise, c’est simple et stratégique à la fois : on remet les gens en mouvement, on crée du lien sur site, on accompagne les fragilités, on fournit des données claires sur les progrès, les usages, la participation.  

Pour les coachs, c’est une vraie bascule. Ils ne sont plus là pour “faire transpirer” à la pause déjeuner. Ils deviennent des acteurs de santé reconnus, avec des outils pros et une vraie continuité.  

Et pour les partenaires, assureurs, mutuelles, foncières, acteurs publics, Fiters est la brique manquante entre prévention de terrain et données mesurables. On leur permet d’activer des solutions concrètes, traçables, et de valoriser leurs engagements en interne comme en externe. Ils ne sont plus de simples financeurs : ils deviennent opérateurs de prévention. 

  1. Récemment, vous m’expliquiez l’importance des assureurs santé pour une entreprise comme Fiters. Quel est leur rôle dans votre stratégie de déploiement et comment s’articule votre business model autour de ces acteurs ? 

Les assureurs ne sont pas un “plus” dans notre stratégie. Ils en sont un pilier. Aujourd’hui, les mutuelles, les institutions de prévoyance, les complémentaires santé sont confrontées à une double réalité. Notre modèle permet aux assureurs de proposer un service santé activable immédiatement, sur le terrain, dans l’entreprise, à la maison, ou en mobilité. Et surtout, on le fait avec une traçabilité complète : données d’usage, indicateurs anonymisés, score de progression, reporting RH.  Ce qu’on propose, ce n’est pas un “service additionnel”. C’est une brique manquante dans le parcours de prévention. Et c’est parce qu’elle est à la fois utile, pilotable et rentable qu’elle devient stratégique.  

  1. En 2024 et 2025, les Grandes Causes nationales françaises étaient respectivement l’activité physique et sportive et la santé mentale. Comment faire en sorte que le sport devienne vraiment un réflexe au quotidien, et pas seulement une injonction ponctuelle ? Selon vous, quelles sont les prochaines étapes pour faire changer durablement les habitudes en France ? 

C’est exactement la bonne question : comment passer du slogan à l’usage ? Parce que tout le monde sait que le sport est bon pour la santé. Ce n’est pas une révélation. Et pourtant, la majorité des gens ne bougent pas régulièrement. Pourquoi ? Parce que dans la vraie vie, le sport est une pratique fragile. Il suffit d’une blessure, d’un déménagement, d’un enfant, d’un changement de rythme pro… pour que ça saute. Et une fois qu’on décroche, c’est très dur de raccrocher seul. Il faut aussi être lucide : 15 % de la population n’a pas besoin de nous. Ces 15 %-là vont déjà à la salle, suivent leurs routines, s’équipent, s’organisent. Mais les 85 % restants, eux, ont besoin d’aide. Ce sont ceux qui voudraient bouger mais qui n’ont ni l’énergie, ni le cadre, ni parfois les moyens. 

Chez Fiters, on n’essaie pas de “réconcilier” les gens avec le sport comme on le ferait avec une passion. On essaie d’intégrer le sport là où il peut s’installer sans conflit : au travail, à domicile, dans une routine souple, avec de l’accompagnement humain, pas algorithmique. C’est pour ça qu’on a des formats flexibles, des coachs qui connaissent les contraintes des publics, des outils simples à utiliser. Pas pour créer des performances. Mais pour créer de la régularité. 

Parce qu’au fond, c’est ça, le vrai enjeu : comment faire du sport un automatisme, pas une résolution de janvier. Et pour ça, il faut des outils, des formats, des relais. Pas des injonctions. Pas des applis seules. Des gens, des repères, des routines. 

Actualités 25 août 2025