Le rugby en pleine révolution verte

Le monde du rugby prend à bras le corps la thématique écologique. Certains clubs en font même un axe majeur de leur développement stratégique, comme la Section Paloise ou le Stade Français. Une révolution verte qui prend de plus en plus d’ampleur.

« Cette conscience environnementale fait désormais partie de notre ADN ». Cette phrase, signée du directeur délégué de la Section Paloise Hugues Verrier, résume la prise de conscience du monde du rugby à l’égard de la thématique environnementale. Certains clubs, comme la Section Paloise ou le Stade Français en Top 14, mènent déjà des actions concrètes sur le terrain.

Un maillot 100% vert

En proposant le « maillot le plus vert », composé à 100% de matières plastiques recyclées (13 bouteilles de 0,5 L sont nécessaires pour la confection d’un maillot), les Béarnais ont montré un engagement fort. « Ca part d’une vraie légitimité territoriale, explique Hugues Verrier. On a voulu l’afficher et le démontrer. Le vert est la couleur de notre club, mais nous voulions être vert à 100%. Mais ça ne s’arrête pas simplement à un maillot. Nous souhaitons décliner notre engagement sur une multitude de supports. On va jusqu’à imaginer un drapeau de supporters composé uniquement de matières plastiques recylcées ou même une pelouse en végétale renforcée ».

Pour cela, le club béarnais a mis en place un travail de recherche et développement, en collaboration avec son équipementier (Macron), afin de pouvoir proposer des nouveaux produits « 100% vert ». Plus qu’un simple argument commercial, c’est un engagement total qui implique les ressources internes du club ainsi que l’ensemble des partenaires.

« On a dû remettre en question nos habitudes »

Dans le sillage de la Section Paloise, les clubs s’ouvrent de plus en plus à cette thématique. Par obligation comme par conviction. « C’est l’affaire de tous citoyens et nous en faisons partie, poursuit Thomas Lombard, directeur général du Stade Français. Les joueurs en consomment énormément de petites bouteilles. On a dû remettre en question ces habitudes et se tourner vers des gourdes, que les joueurs utilisent quotidiennement. C’est facile de prendre une bouteille en plastique, d’en boire la moitié et de la laisser dans un coin. Mais on se doit de combattre le gaspillage et la consommation d’eau.

Pour aller plus loin et organiser cette révolution, l’ancien rugbyman Julien Pierre est devenu l’un plus grands défenseurs de la cause écologique. En novembre dernier, il a créé le label, « Fair Play For Planet », afin de sensibiliser et d’engager les clubs dans une transition écologique : « Lorsque nous travaillons avec un club sportif nous envoyons le référentiel que l’Ademe nous a aidé à mettre au point. Il prend en compte les actions du club au jour le jour. Nous envoyons ensuite un expert sur place pour vérifier l’exactitude des réponses et comprendre l’écosystème du club ou de l’événement. Ensuite, nous faisons un rapport avec une notation, un niveau de label et des axes d’amélioration. La Section Paloise a démarré un audit avec les équipes de Fair Play For Planet. Un signe de plus que le sport et l’écologie font désormais équipe.

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